Si je te dis « intuition », il y a de fortes chances pour que tu aies associé ce mot à des capacités extrasensorielles développées. Peut-être même as-tu pensé à des dons de clairvoyance, de clairessenti ou encore de clairaudience.
Car, oui c’est un angle du sujet, ou devrais-je dire, c’est la partie la plus séduisante qui renvoie à un “super pouvoir”.
Tu sais : cette faculté presque magique de percevoir ce que les autres ne voient pas, comme si tu avais une connexion directe avec l’invisible.

Mais la réalité, ce n’est pas la série « Charmed ».
Avant de parler de don mystique, l’intuition prend vie dans une écoute profonde de toi-même, une connexion intime à ton corps, une attention délicate portée sur les signaux faibles qui émergent dans le silence.

Alors l’une des premières choses que l’on va te montrer pour recevoir les informations intuitives, c’est d’ouvrir tes différents canaux intuitifs (le canal de la claireaudience, celui de la clairevoyance, de la clairesentience ou encore de la claireconnaissance).
On va, à coup sûr, te parler d’ « ouvrir, de nettoyer, d’activer ton troisième oeil » (aka le chakra du front).

Bien sûr tout cela peut être pertinent dans cette démarche d’ouverture de ton champ de conscience.
Pertinent mais complètement inefficace si tu n’intègres pas 3 conditions essentielles à l’ouverture de tes capacités intuitives.

Ces 3 conditions dont je veux te parler ? Tu t’en doutes, c’est la partie moins « sexy » du sujet. Je dirais même, la plus challengeante : celle qui va probablement te demander courage et vulnérabilité.
Au-delà de l’attention décuplée portée à ses sensations et ressentis, capter des informations subtiles exige une bonne capacité de prise de hauteur sur soi et sur l’autre pour ne pas tomber dans la piège de la fausse interprétation, celui de la projection mentale ou encore de la « bienveillance stérile ».

Pour pouvoir être déployées avec intégrité, tes capacités intuitives ont besoin d’être « cadrées ».
Autrement dit, il s’agit d’amener un cadre propice pour à la fois te sécuriser dans l’expression de ton intuition et te faire progresser. Et cela commence justement par :


1. Un état de sécurité intérieure


Cet état de sécurité intérieure est une condition première pour ouvrir et prendre confiance en tes capacités intuitives. Pourquoi est-ce si important ? Eh bien, pour être à l’écoute des signaux faibles – ces informations subtiles – tu dois entrer dans un état de conscience modifié.
Ça ne veut pas dire planer dans une autre dimension. Juste atteindre une disposition d’esprit calme, réceptive, où tu peux entendre ce qui se murmure à l’intérieur.

Si ton esprit est agité ou que tu te sens en insécurité (émotionnelle, mentale, ou même physique), devine quoi ? Tu risques de confondre les bruits de fond de tes propres peurs avec des messages intuitifs. Imagine que tu fasses une séance avec un client et que sa colère résonne avec une blessure non résolue en toi.

Si tu n’as pas cette sécurité intérieure, tu risques de projeter tes propres insécurités sur lui. Par exemple : “Oh, je ressens une énergie sombre autour de vous…” Alors qu’en réalité, tu es peut-être simplement en train de capter ta propre peur.

Comment cultiver cette sécurité ?

  • Apprends à identifier tes propres émotions, tes sensations. Deviens un(e) pro de l’introspection.
  • Pratique la méditation ou la respiration consciente pour calmer ton système nerveux.
  • Crée un environnement de soin où tu te sens en confiance, car ton client ressentira cette sécurité à travers toi.




2. L’honnêteté : la boussole vers la vérité

Parlons maintenant de vérité. Pas la vérité universelle, hein. Mais ta vérité, celle qui te demande de regarder en face tes incohérences, tes failles, tes vulnérabilités. Ce n’est pas très glamour, je te l’accorde. Pourtant, c’est un passage obligé si tu veux affiner ton intuition.

Pourquoi ? Parce que l’intuition s’exprime à travers ton prisme, tes filtres. Et si ces filtres sont troublés par des croyances limitantes ou des peurs refoulées, l’information intuitive risque d’être… disons, biaisée. Par exemple, si tu as du mal à accepter ta propre colère, il y a de fortes chances que tu passes à côté de la colère chez ton client. Ou pire, que tu la projettes sur lui sans t’en rendre compte.

L’honnêteté, c’est aussi reconnaître ce que tu ne sais pas. Et crois-moi, c’est libérateur. Plutôt que d’interpréter à tout prix un ressenti intuitif qui te semble flou, ose dire : “Je ne suis pas sûr·e de ce que cela signifie.” Cela te permet de rester dans l’intégrité et d’éviter des erreurs d’interprétation.

Exemple de situation

Imagine que tu ressentes une tension dans ton propre plexus solaire lors d’un soin. Est-ce que c’est une information concernant ton client ? Ou est-ce ta propre peur de mal faire ? Si tu n’as pas fait le travail d’honnêteté avec toi-même, tu risques de confondre les deux. Et là, le soin peut devenir confus.

Comment développer cette honnêteté ?

  • Tiens un journal pour explorer tes émotions, tes réactions après chaque soin.
  • Travaille avec un mentor ou un superviseur qui peut t’aider à repérer tes angles morts.
  • Pratique l’auto-compassion. Regarder tes failles ne veut évidemment pas dire te juger.



3. La qualité d’expression : l’art de traduire l’invisible


Enfin, parlons d’une compétence clef à avoir pour déployer avec aisance ton intuition, j’ai nommée : la capacité à restituer clairement des messages et informations des plans subtils.
Avoir une intuition, c’est une chose. La traduire de manière claire et utile, c’en est une autre. Ici, la qualité de ton expression joue un rôle central.
Que ce soit pour accompagner l’autre, réaliser une guidance ou tout simplement sonder ton monde intérieur, les mots sont des fenêtres entre le visible et l’invisible.

Pourquoi ? Parce que l’intuition est souvent floue, comme un tableau impressionniste.
Et pour décrire ces impressions fugaces, tu vas puiser dans tes références, c’est-à-dire l’ensemble de ta bibliothèque mémorielle de connaissances, d’expériences et de concepts.

Si tu n’as pas le vocabulaire, les concepts, les connaissances, la clarté d’esprit ou la sensibilité pour nommer les nuances et traduire les impressions, tu risques de rendre l’information confuse pour ton client… ou pour toi-même.

Imagine que tu ressentes une énergie lourde autour du cœur de ton client. Dire simplement : “Je ressens quelque chose de lourd” n’est pas suffisant.
Mais si tu peux préciser : “Cela me fait penser à une peine ancienne qui n’a pas été complètement libérée”, là, tu donnes du sens à ton ressenti. Et ton client peut composer avec, voir si cela résonne pour lui ou non à ce moment là.

Comment renforcer cette compétence ?

  • Enrichis ton vocabulaire émotionnel et sensoriel.
  • Pratique la visualisation et la description de ces films intérieure. Mets des images sur tes ressentis : une sensation peut-elle être une couleur ? Une texture ? Une forme ?
  • Écoute les retours de tes clients pour affiner ta manière de traduire tes intuitions. Parfois, un mot que tu choisis résonnera profondément pour eux. La restitution des informations intuitives et de tes ressentis est aussi une affaire de co-création.

Pendant un soin énergétique, tu perçois une sensation de froid dans tes mains. Plutôt que de dire simplement : “C’est froid”, tu peux dire : “Ce froid me donne l’impression qu’il y a une énergie figée, comme si une partie de vous était restée bloquée dans le passé.”

La différence ? Cette information est plus précise et la personne peut s’en saisir.

Intuition + structure = magie réelle

Tu l’auras compris, l’intuition est un outil extraordinaire, mais elle ne peut pas fonctionner seule dans les soins énergétiques. Sans sécurité intérieure, elle devient instable.
Sans honnêteté, elle perd de sa vérité.
Et sans qualité d’expression, elle reste inaccessible ou confuse.

La bonne nouvelle, c’est que ces trois piliers peuvent être renforcés pour donner la part belle à tes pouvoirs intuitifs. 😊